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lundi 16 janvier 2012

Notre participation au blog de Marie

J'ai découvert ce blog en consultant la blogroll d'autres blogs (ça fait beaucoup de blog...), et j'ai trouvé le concept intéressant, alors j'ai contacté la propriétaire pour y participer. En effet, après près de 4 ans de vie ici, nous avons pris nos marques et nous pouvons donc témoigner de notre vie d'expatriés.

Il s'agit donc d'un blog regroupant les témoignages de Français vivant à l'étranger.

L'auteure du blog propose un petit questionnaire (que l'on peut choisir de suivre à la lettre, ou de modifier à sa guise) afin de faire un bon tour de la question. On peut aussi choisir de rédiger un texte, c'est au choix.

Nous avons préféré le questionnaire, dont voici les réponses :



1. Depuis combien de temps habitez-vous dans ce pays ? Pour combien de temps ? (contrat d’Expatriation ou en durée indeterminée…) Est-ce la première fois que vous vivez a l’étranger ?
Mon conjoint, Vincent et moi (Fanny) sommes arrivés la première fois au Québec le 8 avril 2008. Cela fait donc près de 4 ans que nous avons quitté la France (plus précisément la Corse). Nous sommes en train de faire nos démarches pour obtenir la résidence permanente puis la nationalité (nous avons un permis de travail post-diplôme qui expire en août 2013), donc le retour n’est pas vraiment prévu. C’est la première fois que nous vivons à l’étranger.

 
2. Comment se passe la scolarisation ? Y-a-t-il des écoles francaises ? Y avez-vous mis vos enfants ou au contraire avez-vous opté pour le systeme anglais (ou autre) ? Avez-vous accès à d’autres pédadogies ? (Montessori, Steiner…) ?
Fanny : Nous n’avons pas encore d’enfants, bientôt peut être :)

 
3. Qu'est-ce qui vous fait vous sentir bien dans le pays ?
Fanny : Les gens, très accueillants et très accessibles (valable aussi bien pour une personne dans la rue que pour votre boss ou un de vos profs), la neige en hiver, la diversité des commerces et des restaurants (on peut presque tout faire n’importe quand, week end et jours fériés inclus, et manger pratiquement ce que l’on veut). On vous fait confiance au travail, et ça c’est génial. Les horaires flexibles aussi, on peut venir travailler très tôt (6h30) ou très tard (9h30), c’est au choix.

La proximité avec les animaux également. Il n’est pas rare de voir des écureuils traverser la rue. Nous avons même vu un orignal un matin en allant travailler !

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Un petit suisse :)

4. Qu’est-ce que vous y trouvez que vous ne trouviez pas en France ?
Fanny : Plein de choses. Comme nous venons de la Corse, tout est assez nouveau pour nous. Les centres d’achat gigantesques, où l’ont peut aisément passer toute une journée, la diversité culinaire, la neige en abondance,…

Côté mentalité, les gens ne sont pas tellement différents de chez nous, et c’est ça qui nous a plus, car on a pas été dépaysés de ce point de vue la. La plupart des gens sont aimables et toujours prêts à vous aider. Il est très facile de nouer le contact avec quelqu’un. Le tutoiement est très employé, même entre profs-élèves et patron-employés, ce qui fait que la hiérarchie n’est pas vraiment une barrière. On a souvent joué au soccer ou au hockey et bu une bière juste après avec nos profs lorsque l’on était encore étudiants.

C’est aussi très agréable de sortir dans la rue sans être reconnu toutes les 5 minutes, ou de pouvoir s’habiller comme on le souhaite sans que ça attire vraiment l’attention.

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Place Laurier

5. Côté alimentation, qu’est-ce que vous adorez ? A l’inverse, y-a-t-il quelque chose qui vous manque et que vous ne trouvez pas ?
Fanny : On adore la poutine (frites, sauce brune et fromage en grain, qui fait « scouic-scouic » sous la dent), et les sushis (pas vraiment un plat typique de la région mais on trouve énormément de bars à sushis et de restaurants, c’est très à la mode).

Ce qui nous manque énormément est bien entendu tout ce qui vient de chez nous, à commencer par le fromage Corse (tous les fromages sont pasteurisés ici), et la charcuterie (le figatellu en particulier, car nous avons trouvé du lonzu sur un marché à Québec récemment).

Il y a très peu de choix au niveau des desserts (oubliez les Danettes, crèmes dessert et compagnie, bonjour les yaourts), donc on se rabat sur les fruits et la glace.

Sinon, tout est souvent trop salé ou trop sucré.

 
6. Y a-t-il des plats typiques « étranges » ?
Fanny : Si on peut dire que la poutine est étrange, alors oui. Il y a aussi le pâté chinois, à base de bœuf haché, blé d’Inde (maïs) et patates pillées (ou en purée).

Vincent : Les oreilles de crisse, du lard salé grillé dans une poêle. On se demande ce que c’est la première fois qu’on en voit.

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De l'omelette, des oreilles de crisse et de la tourtière

7. La vie est-elle chère ?
Fanny : Oui et non. Notre pouvoir d’achat est assez considérable pour le moment, car nous n’avons ni enfants ni voiture, mais les salaires sont bien plus élevés qu’en France (et surtout qu’en Corse) dans notre secteur (les technologies de l’information), ce qui fait que l’on ne compte plus trop depuis que l’on a deux salaires.

Certains produits sont assez chers, surtout les produits laitiers. La viande et le poisson sont très abordables si l’on regarde ce que l’on achète (le poulet est hors de prix par contre).

Étant donné qu’il y a énormément de grandes chaînes de magasins (Wal-Mart, HMV, Futureshop, Zellers…), dès que l’un d’entre eux baisse ses prix ou propose une promotion, tout le monde s’aligne (on a par exemple très souvent obtenu des jeux vidéos fraîchement sortis pour moins de 40$ au lieu de 60).

Il faut tenir compte des taxes, qui ne sont pas appliquées directement sur le produit, mais une fois à la caisse (question d’habitude avec le temps, mais assez surprenant au début).

Le service n’est pas inclus partout aussi, il faut donc donner un pourboire lorsque l’on va au restaurant, chez le coiffeur ou que l’on prend un taxi. Le pourboire suggéré est environ 15% de la somme avant taxes, mais on peut choisir de donner plus ou moins évidemment, selon le niveau de satisfaction.

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Le prix du fromage

8. Côté conduite ?
Fanny : On a pas encore de voiture (ni de permis de conduire d’ailleurs), mais les gens roulent assez prudemment, même si le clignotant est pratiquement toujours en option. On pourra en dire un peu plus quand on sera nous aussi derrière un volant.

 
9. Qu’est-ce qui vous agace le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?
Fanny : La difficulté qu’ont les gens à dire non lorsqu’ils ne savent pas de quoi on leur parle, de peur de passer pour des ignares (ils ont trop longtemps été rabaissés par les canadiens anglophones). Un ami avait demandé à un québécois si il connaissait la Musulmanie, et bien figurez vous qu’il connaît très bien !

Les publicités incessantes à la télé. Regarder un film est pratiquement impossible, 5 minutes de pubs pour 15 minutes de film, au moins. Alors on achète des DVD.

En parlant de films, les québécois traduisent quasiment tous les titres de séries et de films, par souci de préserver la langue française. Ça donne souvent lieu à des titres grotesques (Ghost devient « Mon Fantôme d’amour » et Prison Break devient « La Grande Évasion », pour ne citer que ça…). Certains titres de films sont souvent méconnaissables.

Les forfaits de téléphones portables aussi. Vous payez que ce soit vous qui appeliez ou que l’on vous appelle. Si vous appelez quelqu’un dans une autre ville que la votre, ça passe en interurbain, et ça fait du hors forfait. On a des iPhone et si on ne prend pas l’option d’affichage du numéro, impossible de savoir qui nous a appelé (ni le numéro ni le nom ne s’affiche, même si la personne est dans votre répertoire !). Le forfait de base est déjà pas donné (50$ minimum pour un smartphone), alors avec les options et le hors forfait, ça peut friser les 80-100$ par mois chacun…

Vincent : Les gens qui te poussent et disent « scusez ! » après…

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Ghost, ou "Mon Fantôme d'Amour" en québécois...

10. L’intégration est-elle facile ? Y-a-t-il un communautarisme fort ou au contraire est-il facile de s’intégrer et de rencontrer toutes sortes de nationalités ?
Fanny : Très facile oui. L’une des langues officielle est le français, cela aide beaucoup, et les français sont assez privilégiés en matière d’immigration (ententes entre le Canada et la France pour l’assurance maladie et la reconnaissance des diplômes notamment).

Il y a beaucoup d’organismes qui aident les nouveaux arrivants aussi, et les gens font tout pour vous mettre à l’aise.


11. Connaissez-vous la langue du pays ? Avez-vous pris des cours ?
Fanny : Le français, pas de soucis, et nous travaillons à améliorer notre anglais. Nous avons assimilé beaucoup d’expressions et de tournures de phrases québécoises, que nous utilisons au quotidien sans même nous en rendre compte, au point de ne plus savoir comment on disait « avant » :)

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Y naèige en côlisse !

12. Decrivez votre rue/cadre de vie :
Fanny : Nous avons habité à plusieurs endroits depuis que nous sommes arrivés (4 en tout, deux maisons et deux appartements). D’abord en colocation (les deux premières fois), puis seuls.

La colocation est très pratique lorsque l’on vient d’arriver, tout est déjà sur place, pas besoin d’acheter quoi que ce soit (à part peut-être quelques casseroles et poêles et ses affaires de toilette), et aussi très bien pour s’intégrer et tisser de nouveaux liens. Mais on a vite envie d’avoir son chez-soi une fois que l’on est un peu habitués et que l’on a les moyens.

Nous sommes donc en appartement depuis Janvier 2009 (déménager en plein hiver, quel bonheur). D’abord en demi sous-sol (très courant ici, aussi bien dans les maisons que dans les blocs appartement), nous étions très bien chauffés en hiver et un peu épargnés par la chaleur en été, mais la vue sur la route juste devant la fenêtre de la chambre et les fenêtres bloquées en hiver à cause de la neige a vite fait de nous insupporter. Nous avons donc déménagé en Septembre 2010 dans le même bloc appartement, mais au second, avec une pièce de plus, un balcon et la vue sur Québec et le Saint-Laurent.

Nous sommes donc à présent dans un « 4 ½ », entendez par la deux chambres, salon, cuisine et salle de bain/WC.

Tous les électroménagers sont immenses, 30 pouces de large (~75 cm), ça fait un gros frigidaire pour deux :)

 
13. Est-il facile de partir en week end ? Y’a-t-il beaucoup de choses à visiter aux alentours ?
Fanny : Nous sommes très casaniers, et nous n’avons pas encore de voiture, donc nos sorties du week end se résument pour le moment à Québec ou Lévis.

Les distances sont énormes ici, et il faut donc absolument un véhicule si l’on veut sortir un peu et aller visiter.

Si l’on a un peu de temps, Montréal est à 3 heures de route, New-York à 12 heures et le Maine à une centaine de kilomètres.

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Les Chutes de la Chaudière

14. A quelle frequence « rentrez »-vous en France ?

Fanny : Nous ne sommes rentrés que deux fois depuis que nous sommes arrivés. C’est encore plus compliqué depuis que nous travaillons, alors la famille vient souvent nous voir, ça leur permet de visiter un peu par la même occasion.


15. Avez-vous prevu de revenir vivre en France un jour ? Qu-est-ce qui ne vous donne PAS envie de revenir habiter en France ?
Fanny : Non, pas vraiment. Nous sommes très bien ici, nous avons eu une opportunité merveilleuse et nous ne voulons pas la gâcher.

Ce qui ne nous donne pas envie, c’est le manque de travail et le fait que beaucoup de choses se dégradent d’années en années en Corse, l’insécurité grandissante notamment. Heureusement, les villages sont encore à peu près préservés.


16. Face a quelle mentalite/habitude/defaut francais etes-vous + clement, avec le recul d’habiter a l’etranger ?

Fanny : Nous avons toujours été très critiques envers les défauts des français ( radins et jamais contents), et nous le sommes encore plus maintenant que nous en croisons à longueur d’année.

Les mêmes mots reviennent systématiquement quand nous entendons une discussion : « gratuit, pas cher,… ». Désolé si certains se sentiront visé, mais c’est vraiment insupportable. Je ne conçois pas que l’on parte en vacances pour faire Pekin Express avec 1 euro par jour pour seul budget (j’exagère à peine)…


17. Quel est le climat ?
Fanny : Chaud et humide en été, froid et sec en hiver. Pour ces deux saisons, il faut tenir compte du facteur humidex (en été) qui rehausse la température, et du facteur vent (en hiver), qui la fait chuter encore plus bas.

On passe très vite de l’hiver à l’été, trois semaines de printemps tout au plus. L’automne est un peu plus marqué, mais il peut faire très froid du jour au lendemain, et on peut de réveiller un matin avec 15 centimètres de neige alors qu’il faisait beau et « chaud » la veille.

Côté températures, environ 25 en été, entre -5 et -20 en hiver (très supportable lorsqu’il n’y a pas de vent).

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Les pieds dans la neige

18. Avez-vous des «habitudes » ? (Pris des habitudes locales ? Ou au contraire gardé des habitudes françaises ?)
Fanny : Nous mangeons souvent très tôt le soir (dès 17h30), ce qui est peu commun quand on vit en méditerranée.

On va souvent traîner dans les magasins après le travail.

On fait aussi nos courses le dimanche soir, c’est ouvert jusqu’à 22h tous les jours, pourquoi se priver !


19. Y-a-t-il de la censure ?

Fanny : Non. Il y a même des publicités plus adultes à partir de minuit, même sur Teletoon !


20. Vous pouvez terminer sur une anecdote « depaysante » :
Fanny : Il y en a eu plein bien sur, mais quand on nous a dit que l’on pouvait trouver de la liqueur dans un distributeur, on est restés un peu bête (le mot liqueur ici est employé pour les sodas).

Et on va chercher nos colis et acheter nos cartes de bus à la pharmacie. Certaines fois, on y va pour les médicaments.

Vincent : Je savais pas trop où mettre ça, mais c’est un peu dépaysant en somme, ici ce sont les filles qui jouent le plus au soccer !

 
« De ma fenetre, je vois…. » :
De la fenêtre de notre salon : De la neige, le Saint-Laurent et la ville de Québec.

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L'article original peut-être lu ici.

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